Les émissions de gaz à effet de serre au 1e trimestre 2023

Au premier trimestre 2023, les émissions de gaz à effet de serre ont reculé de 4,2% sur un an et celles de CO2, les mieux couvertes par le baromètre du CITEPA, de 4,9%. On s’approche des rythmes requis pour atteindre l’objectif européen du « Fit for 55 ». Mais une partie des baisses s’explique par des facteurs conjoncturels alors que les émissions du transport restent orientées à la hausse.

La baisse des émissions s’accélère au 1e trimestre

Le baromètre mensuel du CITEPA est un outil qui permet de suivre les émissions brutes de gaz à effet de serre (hors effets des changements d’usage des terres), d’un trimestre à l’autre. Il couvre les principaux secteurs émetteurs à l’exception de l’agriculture et des déchets.

Les chiffres du premier semestre indiquent une baisse de 4,2% sur un an pour l’ensemble des gaz à effet de serre et de 11% relativement à 2019, première année de construction du baromètre mensuel. Pour le seul CO2, les baisses respectives sont de 4,9% et 11,3%. Ce rythme observé au 1e semestre est voisin de celui qu’il  faudrait maintenir jusqu’en 2030 pour atteindre les objectifs européens du « fit for 55 » (voir l’article sur la stratégie nationale bas carbone).

Les résultats de l’industrie et des bâtiments dopés par des facteurs conjoncturels

L’accélération de la baisse des émissions est spectaculaire dans les bâtiments et l’industrie. Des facteurs conjoncturels y ont contribué. Le maintien de ces trajectoires n’est donc pas assuré.

En ce qui concerne l’usage des bâtiments, les émissions liées au chauffage sont prédominantes durant les trois mois d’hiver et tributaires des conditions météorologiques. Ces dernières ont été très favorables. A la douceur hivernale se sont superposés deux facteurs non récurrents : les hausses de prix, parfois très fortes, encaissées par les gestionnaires de bâtiments non résidentiels non protégés par le « bouclier tarifaire » ; les campagnes en faveur de la sobriété conduites par les pouvoirs publics dans une optique « il faut passer l’hiver ».

Concernant l’industrie, le fort recul s’explique par la conjoncture industrielle. Dans son bulletin d’information publié en mai, l’INSEE indique que « les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, susceptible de peser sur leur production ». La baisse des émissions reflète le vif recul de la production de ces secteurs observé sur la même période par l’institut statistique (de plus de 20% par exemple pour la sidérurgie).

Le casse-tête des transports

La baisse modérée des émissions du secteur énergie reflète le retour à la normale du secteur électrique avec la remise en route des centrales nucléaires immobilisées en 2022.

Les émissions du transport restent orientées à la hausse : +1,6 % relativement au 1e trimestre 2022, mais +4,1% si on intègre le transport international. Conformément aux règles des Nations Unies les émissions du transport international ne sont pas comptabilisées dans le total des émissions territoriales. Elles sont pourtant incluses dans les engagements européens qui nous obligent.

Malgré un recul des émissions du transport de marchandise, les émissions du transport routier restent en hausse de 0,9%. Elles représentent au premier trimestre 94 % des émissions du transport domestique et 84% des émissions de l’ensemble des transports.

Le baromètre révèle enfin la poursuite de la vive reprise des émissions du transport aérien : +28 % sur les vols domestiques et +38 % sur les vols internationaux.

  • Consulter le baromètre sur le site du CITEPA : ICI
  • Consulter notre analyse sur la « Stratégie Nationale Bas Carbone » : ICI
  • Retour à l’accueil

Laisser un commentaire