
Définitions
- « Ensemble de circonstances atmosphériques et météorologiques (humidité, pressions, températures…) propres à une région (Dictionnaire Robert en ligne).
- « Caractéristiques de l’atmosphère dans un lieu particulier sur une longue période de temps (…) Les variables climatiques sont les radiations solaires, les températures, l’humidité, les précipitations, la pression atmosphérique et le vent » (Encyclopédie en ligne Britannica).
Le terme climat apparaît dans le vieux français au XII° siècle. Il a pour racine le terme grec Klima qui signifie inclinaison. Les variables servant à décrire un climat sont les mêmes que celles caractérisant la météo, mais à une échelle de temps différente. Le bulletin météo nous informe chaque jour de la température moyenne et de ses fluctuations autour de cette moyenne. Le climatologue discerne des changements de température en utilisant un pas de temps bien plus long, typiquement 30 ans au minimum.
Les climats dans le monde : un peu de géographie
Le philosophe grec Aristote est le premier à avoir défini quatre zones climatiques suivant leur distance aux pôles et à l’équateur. Ce critère géographique reste important pour caractériser un climat. Les expressions « climats polaires » ou « climats tropicaux » sont d’une utilisation courante. Entre les tropiques et les cercles polaires, on parle de « climats tempérés ».
La distance à l’océan est également un paramètre avec lequel il faut compter. Les zones proches de la mer bénéficient de climats océaniques avec des écarts modérés de températures et des précipitations régulières. Quand on s’éloigne des côtes, le climat devient continental, avec des écarts de température croissants et une plus grande irrégularité des précipitations.
Le relief importe également. En Europe, les zones de haute montagne connaissent un climat alpin avec de fortes amplitudes de températures et des précipitations abondantes.
La France est caractérisée par un climat tempéré. Du fait de sa double exposition méditerranéenne et atlantique et de l’existence des deux chaînes alpine et pyrénéenne, c’est le pays d’Europe de l’Ouest connaissant la plus grande variété de climats : du sud au nord on passe ainsi d’un climat méditerranéen à un climat plus septentrional ; d’ouest en est, le climat océanique des côtes atlantiques se transforme graduellement en climats continentaux.
Les différents climats ne sont pas indépendants les uns des autres. Ils s’inscrivent dans un système climatique global qui peut se définir comme l’ensemble des interactions entre l’atmosphère, les océans (hydrosphère), les glaces (cryosphère), les roches (lithosphère) et le vivant (biosphère). Le travail des climatologues consiste à modéliser ces interactions pour mieux comprendre ce qui fait évoluer ces différents climats dans le temps.
Les climats d’avant-hier
La formation de notre planète date d’environ 4,6 milliards d’années. Le rayonnement solaire était alors nettement plus faible qu’aujourd’hui. Une atmosphère sans oxygène, mais saturée en gaz carbonique et en vapeur d’eau, retenait une plus grande partie du rayonnement solaire (effet de serre). La température devait y être très élevée.
L’oxygène, aujourd’hui le principal composant de l’atmosphère avec l’azote, est apparu lors de l’épisode de la « grande oxydation » intervenu il y a environ 2,5 milliards d’année. L’augmentation de la teneur en oxygène s’accompagna de la formation d’une couche d’ozone protégeant les êtres vivants des rayons ultra-violets létaux provenant du soleil. Oxygène et ozone allaient rendre possible le foisonnement du vivant.

Les climats d’avant-hier qui prévalurent jusqu’au début du Quaternaire nous sont largement inconnus. Ils semblent avoir été plus chauds et plus humides que ceux que nous connaissons aujourd’hui. Ils ont cependant été entrecoupés d’épisodes de glaciation dont témoigne l’observation de roches striées. Le premier intervint il y a environ 2,3 milliards d’années. Il a probablement été provoqué par une chute de la teneur en méthane de l’atmosphère qui a réduit l’effet de serre.
Les climats d’hier
Le Quaternaire, période géologique dans laquelle nous vivons, peut se définir comme celle où une calotte glacière permanente recouvre le Groenland et l’Antarctique. C’est aussi celle durant laquelle apparaît l’espèce humaine. Le Quaternaire a démarré voici environ 2,5 millions d’années. A l’échelle géologique, ce n’est pas très long : si nous représentions le temps géologique sur le cadran d’une horloge, 2,5 millions d’années équivaudraient à 43 secondes !
Les travaux des paléoclimatologues, notamment basés sur l’analyse des glaces à partir des prélèvement opérés en Antarctique, permettent de reconstituer les variations du climat depuis 800 000 années (14 seconde sur l’horloge géologique !). Des épisodes d’avancée des glaces, concomitantes à la baisse du thermomètre, du niveau de l’océan et de la teneur atmosphérique en CO2, sont entrecoupées de périodes de réchauffement qui font reculer les glaces et remonter les océans et la teneur en CO2 de l’atmosphère.
La périodicité de ces cycles de glaciation-déglaciation se recoupe avec les modifications de la trajectoire orbitale de la planète, modélisées il y a un siècle par le géophysicien Milankovitch. Le dernier maximum glaciaire apparaît il y a 20 000 ans. La température moyenne est alors d’environ 5°C à 6°C inférieure à celle d’aujourd’hui. On peut franchir à sec l’espace séparant les actuelles îles britanniques du continent européen et les glaciers continentaux atteignent l’emplacement actuel de Lyon.
Un réchauffement succède à cette période, jusque vers 11 000 ans avant le présent. Depuis lors, les conditions climatiques se stabilisent. On est entré dans la période dite de l’Holocène qui va connaître l’éclosion des grandes civilisations humaines avec leur empreinte croissante sur le milieu naturel.
Des climats d’hier à ceux d’aujourd’hui
Sur la période récente, on dispose d’informations plus nombreuses collectées par les scientifiques et d’archives étudiées par les historien. Sur les vingt derniers siècles, les variations des températures moyennes n’ont guère dépassé 0,5°C. Ces oscillations n’ont cependant pas été anodines comme le soulignent les historiens.
Dans l’hémisphère nord une période plus chaude est apparue vers l’an 950 et s’est prolongée jusqu’au milieu du XIII° siècle. C’est durant cette époque de pic médiéval de températures que les Vikings qualifièrent de « pays vert » le Groenland qu’ils tentèrent alors de coloniser.
Cette période fut suivie par un refroidissement du climat du XV° au milieu du XIX° siècle. De nombreux témoignages, ainsi que les chefs d’œuvre de la peinture flamande primitive, attestent de la rigueur croissant des hivers dans cette période que les historiens ont qualifié de « petit âge glaciaire ».

Vers la fin de cette période, de nombreux témoignages attestent d’une « année sans été» : celle de 1816. Cette anomalie climatique a été globale et particulièrement accusée (-0,5 à -07°C). Elle a résulté du rejet de quantités considérables de particules par le volcan indonésien Tabora entré en irruption l’année précédente. L’effet refroidissant des particules s’est ensuite estompé lorsque les particules sont retombées sur le sol.
Durant le XX° siècle, la stabilité des climats d’hier s’interrompt. Sur l’ensemble du siècle, la température moyenne augmente de quelques 0,7°C. Le mouvement s’accélère au-début du XXI° siècle. Cette remontée générale des températures est observée avec une précision croissante grâce aux progrès des techniques de mesure. Nous sommes entrés dans l’ère du réchauffement global provoqué par l’action de l’homme.
Pour en savoir plus :
Jean Jouzel & Anne Debroise, Le défi climatique, Dunod, 2014 |
Paul Mathis, Biocène, comment le vivant à coconstruit la Terre, Le Pommier, 2021 |
Emmanuel Le Roy Ladurie, Histoire du climat depuis l’an mil, Flammarion, 1967 |