
Définitions
- Réchauffement : « Action de se réchauffer, de reprendre de la chaleur, de devenir plus chaud » (Centre National des Ressources Textuelles, CNRS).
- Réchauffement climatique (ou global) : « Augmentation de la température de surface globale par rapport à une période de référence, suffisante pour éliminer les variations interannuelles (par exemple 20 ou 30 ans). Un choix habituel pour la base de référence est 1850-1900. » (6° rapport d’évaluation du GIEC, Glossaire).
1,5°C, 2°C, 3°C ou plus ? De combien va réchauffer la planète ? Les unités de mesure de la température que nous utilisons remontent à la première moitié du XVIIIème siècle. En 1717, Fahrenheit met au point le premier thermomètre à mercure. A l’aide de cet instrument, le Suédois Anders Celsius introduit en 1741 une gradation centigrade séparant le point de congélation de l’eau (0°C) de son point d’ébullition (100°C). Le degré Celsius est né. C’est lui que nous utilisons pour mesurer la température moyenne à la surface de la Terre.
De combien la planète a-t-elle réchauffé ?
Une difficulté récurrente d’interprétation des données climatiques tient à la forte variabilité du climat à court terme. Cela concerne au premier chef les données de température moyenne à la surface du globe pour lesquelles on dispose de séries homogènes remontant jusqu’à 1850.
Pour éliminer le risque de mauvaises interprétations, le GIEC estime le réchauffement en utilisant des moyennes décennales. Sur la période 2011-2020, il évalue le réchauffement moyen à 1,1°C relativement à l’ère préindustrielle (1850-1900) dans son 6ème rapport d’évaluation. Un tel réchauffement n’a pas d’équivalent dans les archives paléoclimatiques depuis au-moins 2000 ans.
Entre deux rapports du GIEC, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) consolide chaque année les données d’observation disponibles. D’après son rapport publié en 2021, le réchauffement relativement à l’ère préindustrielle a atteint 1,2°C en 2020 et en 2016, les deux années les plus chaudes jamais observées. Ce chiffre relevé sur deux années concorde avec celui du GIEC calculé sur dix ans.
Où ça chauffe ?
Le réchauffement n’est pas uniforme. L’océan étant un régulateur thermique, le mercure du thermomètre monte plus rapidement sur terre que sur mer. Sur l’ensemble des continents, le réchauffement est déjà de l’ordre de 1,5°C.
Il faut également compter avec les latitudes. Plus on s’éloigne de l’équateur, plus le thermomètre a tendance à réchauffer. Dans la zone arctique, le réchauffement est par exemple un peu plus du double de la moyenne. Le réchauffement observé sur la dernière décennie dans le cercle arctique avoisine 2,5°C.
En France, une température moyenne de 14,1°C a été enregistrée en 2020 par Météo France. Ce fut l’année la plus chaude jamais observée depuis 1900. Sur la décennie 2011-2020, le réchauffement relativement à l’ère préindustrielle est proche de 2°C.
Et demain ?
Le réchauffement du climat n’a pas été uniforme durant le XX° siècle. Il a même semblé s’interrompre, voir s’inverser, entre 1950 et 1970.
Depuis 1970, une tendance haussière se dessine clairement. Lorsqu’on gomme les fluctuations résultant de la variabilité climatique de court terme, on constate que le réchauffement progresse de 0,2°C par décennie (voir équation sur le graphique). Si cette tendance se prolongeait dans le futur, le planète connaîtrait un réchauffement moyen de 1,8°C en 2050 et de 2,8°C à la fin du siècle.

Une telle prolongation de la tendance n’a rien d’inexorable. Les modèles développés par les climatologues montrent le rôle avéré de l’activité humaine dans le réchauffement global. C’est le rejet massif de gaz à effet de serre par l’homme qui est à l’origine de la remontée de la température moyenne. L’évolution future de notre climat dépendra au premier chef de nos rejets atmosphériques de gaz à effet de serre, le prochain mot qui sera introduit dans notre abécédaire.
Pour aller plus loin :
Bilans annuels de l’Organisation Météorologique Mondiale |
Bilan climatique de l’année 2020, Météo France |
Retour à l’abécédaire