Après Glasgow

Chronique parue dans Les Echos du 23/11/2021

Dans la chorégraphie propre aux sommets climatiques, l’illusion est donnée qu’une brochette de chefs d’Etat, se rencontrant le temps de faire une belle photographie, aurait la capacité de décider du scénario climatique dans lequel le monde va s’engager. Les COP durent deux semaines. Moins de 4 % d’une année qui en compte 52. L’action climatique se construit pendant les 96 % du temps qui reste. Pourra-t-on mieux l’utiliser après Glasgow ?

Glasgow a été la première COP où la question de la sortie des énergies fossiles s’est imposée dans les débats. De façon hélas très édulcorée, la décision finale l’a gravée dans le marbre. Un angle mort de la négociation climatique a sauté. Désormais, il ne sera plus possible de parler climat à la COP sans braquer le projecteur sur l’enjeu central du rythme de sortie des énergies fossiles.

Levier d’accélération

Pour accélérer cette sortie, un puissant levier consiste à renchérir leur coût, via la tarification carbone. L’adoption de règles, très imparfaites, sur l’article 6 de l’Accord de Paris sur les marchés carbone fournit un levier d’accélération potentiel. Dépêchons-nous de l’utiliser.

La décision finale mentionne également pour la première fois les émissions de méthane, le deuxième gaz à effet de serre d’origine anthropique. L’action sur le méthane est celle qui a le retour le plus rapide sur le rythme du réchauffement. Il est urgent de la lancer à grande échelle.

Solidarité internationale

La COP26 a également marqué un virage majeur, amorcé avec la publication du rapport du GIEC sur le 1,5 °C. L’Accord de Paris entretenait un certain flou sur l’objectif final de limitation du réchauffement : moins de 2 °C ou 1,5 °C ? C’est clairement l’objectif de 1,5 °C qui est désormais inscrit dans l’agenda international. Pour avoir quelques chances de l’atteindre, il faudra trouver des formes de solidarité internationale autrement plus puissantes que celles mises en œuvre. Glasgow nous montre aussi combien les grandes déclarations sont oubliées sitôt qu’il s’agit d’entrouvrir son portefeuille au titre de la justice climatique.

Lier l’article dans les Echos

Le bilan de la COP26 réalisé à la demande The Conversation : ICI

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