
Chronique Les Echos – Sobriété : « tempérance dans le boire et le manger », nous rappelle le centre lexical du CNRS. Le terme « sobriété énergétique » s’est imposé dans le débat public. Tout le monde ne s’accorde pas sur son contenu. Certains prétendent même que le concept, synonyme de décroissance, risque de nous ramener à l’ère de la chandelle. Que faut-il en penser ?
Le « boire et le manger »
Commençons par « le boire et le manger », à l’origine d’environ un quart de nos émissions de gaz à effet de serre. La sobriété consiste à viser des régimes alimentaires qui économisent les calories primaires. Principaux produits à éviter : viandes rouges, produits laitiers, produits congelés où subissant de longue transformations industrielles. Une transition difficile à opérer ? Sans aucun doute, mais avec un bénéfice additionnel élevé pour la santé nous rappellent les nutritionnistes.
Le loger
Pour les bâtiments, il convient de régler avec parcimonie le chauffage et la climatisation. Cela permettrait des réductions d’émission plus rapides que via l’isolation du parc existant. Un levier plus déterminant à long terme consisterait à réduire le nombre des m2 à chauffer ou à climatiser. Pour le logement, cela va à l’encontre des tendances lourdes de la décohabitation et du vieillissement de la population qui réduisent le nombre de personnes par ménage.
Le bouger
Et en matière de transport ? Moins se déplacer n’est pas toujours possible ni souhaitable. Covoiturer ou utiliser les transports en commune ont un fort potentiel de réduction des émissions. Mais cela prend du temps, surtout pour les transports en commun qui requièrent des investissements lourds. Une autre forme de sobriété permettrait d’avoir des résultats bien plus rapides : limiter les vitesses. Un domaine où les avancées ont été des plus limitées durant le quinquennat.
Souvent, la sobriété est présentée comme un ensemble de petits gestes volontaires. Marcher vers une société sobre en carbone implique pourtant des changements drastiques de nos modes de vie. C’est sans doute pour cela que les progrès sont aussi lents en la matière.
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