Retour sur 2023 et vœux pour 2024

Pour une accélération de l’action climatique en 2024

Nous voici en 2024. Le moment de jeter un œil sur l’année écoulée pour mieux se projeter sur celle qui démarre. Que retenir de 2023 en matière de climat ? Quels vœux formuler pour 2024 ?

Un premier regard sur les émissions en 2023

Les émissions mondiales de CO2 (hors usages des terres) ont augmenté d’environ 1%, en grande partie sous l’effet de la sortie du confinement post-COVID en Chine. Elles ont reculé d’environ 7% dans l’Union européenne (calculs du Global Carbon Budget analysés ici).

En France, les émissions de l’ensemble des gaz à effet de serre sont en baisse de plus de 4,5% sur les trois premiers trimestres de l’année, d’après l’estimation provisoire du CITEPA. Les émissions reculent dans tous les secteurs à l’exception du transport aérien.

Pour l’année 2022, on dispose de deux estimations de l’empreinte climat (CO2, CH4 et N2O) mesurant les émissions directes et indirectes liées à nos modes de vie. Une nouvelle approche microéconomique, conduite par le CITEPA et l’ABC, donne une empreinte de l’ordre de 8 tonnes d’équivalent CO2 par habitant. La première estimation du SDES (service statistique du Ministère de l’écologie), calculée à partir des données macroéconomiques, aboutit à 9,2 tonnes.

D’après le SDES, l’empreinte augmenterait de 8,4% relativement à 2021, contre un recul de 2,9% des émissions territoriales. Une telle évolution en ciseaux n’a jamais été observée dans le passé. Si elle se confirme, il faudra en analyser les causes avec soin.

Sur le front de l’action climatique deux avancées ont ponctué l’année : l’adoption en avril 2023 d’une réforme en profondeur du Système européen d’échange de quotas et l’objectif de désinvestissement de l’ensemble des énergies fossiles (y-compris gaz et pétrole) formulé en décembre à la COP28 à Dubaï.

Quatre vœux pour 2024

Et maintenant, quatre vœux pour 2024 :

  • Les réformes projetées du système européen des quotas doivent s’étendre sur plusieurs années. Cet instrument peut être un garde-fou face à la multiplication des signes de « rétropédalage », en matière climatique (voir notre analyse ICI). Mon premier vœux est que les parlementaires européens qui seront élus en juin prochain ne détricotent pas la réforme adoptée en 2023. Il y a un véritable risque : allez voter !
  • Les décisions de la COP, cela fait beaucoup de bruit médiatique. L’important, c’est la façon dont les gouvernements vont les mettent en œuvre. Ou pas ! Dans le calendrier de l’Accord de Paris, les gouvernements disposent de moins de deux ans pour le faire (plus de détails ICI). Il faudra donc surveiller comme le lait sur le feu leur capacité à mettre leurs politiques nationales en conformité avec les décisions de la COP28.
  • Le bilan de la COP28 est décevant en matière de financements climatiques, en particulier pour l’adaptation au réchauffement global et la résilience des systèmes agricoles. Avec Hérauld Museau, représentant d’Agrisud International en Haïti, nous en avons souligné l’urgence dans une tribune commune. Mon troisième vœux est qu’on accroisse dès 2024 les moyens soutenant l’agroécologie de terrain déployée par des ONG comme Agrisud International.
  • A chacun de vous, lecteurs réguliers ou épisodiques de ce blog, je souhaite enfin de pouvoir réaliser un maximum de projets en 2024. Notre pays est loin d’être sur la bonne trajectoire climatique. Il doit tripler le rythme de réduction de ses émissions de GES d’ici 2030 (plus de détails ICI). L’accélération ne tombera pas d’en haut. Elle viendra de la multiplication de nos actions d’en bas.

Très BONNE ANNEE 2024, et pleine réussite à TOUS VOS PROJETS !

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