Lectures d’été : La série « A la louche » de Zoé Lamotte

Une BD en 9 épisodes pour tout comprendre sur l’électron vert et le marché électrique

L’été peut être l’occasion de s’immerger dans des romans au long cours : Les Misérables, Guerre et Paix, A la recherche du temps perdu….

C’est aussi le moment de partager des regards décalés sur notre monde. A ce propos, je vous recommande la lecture de « A la louche ». Une BD en 9 épisodes de Zoé Lamotte qui réalise un véritable tour de force : rendre accessibles, et même attrayants, des sujets aussi rébarbatifs que le rôle du transporteur de l’électricité (RTE), ou pire : le mécanisme de l’ARENH !

Episode 1 : focus sur l’électron vert !

La métaphore est osée : notre consommation d’électrons s’apparenterait à la soupe que les villageois doivent consommer quotidiennement, avec une pointe très nette au moment du dîner, aux alentours de 19-20h !

La métaphore osée de Zoé : le marché électrique et la soupe villageoise

Dans une société moderne, la plupart des villageois ne fabriquent pas leur potage. Ils se le procurent, à l’aide de pailles géantes (le réseau de distribution) à partir d’un chaudron où sont mélangés les électrons de toutes origines. On y trouve des électrons verts (d’origine renouvelable), des électrons fabriqués de façon intensive à partir du nucléaire ou encore d’autres provenant de la combustion d’énergie fossile.

La concurrence sur le marché électrique expliquée par Zoé

Les producteurs se font concurrence pour vendre leur soupe. Les producteurs d’électrons verts insistent sur l’origine locale de leur électron et son côté propre et neutre pour le changement climatique. Les producteurs intensifs d’électrons nucléaires rétorquent que leurs électrons ont des vertus identiques pour le climat, mais qu’ils peuvent être produits en beaucoup plus grande quantité et de façon plus régulière. Les fabricants d’électrons obtenus à partir d’énergie fossile affirment que leur électron est ultra-compétitif (point de moins en moins vérifié aujourd’hui) et qu’il peut être produit avec une grande flexibilité.

En réalité, tant que les villageois s’approvisionnent sur le réseau électrique, ils consomment un mélange d’électrons produits à partir des diverses sources. Il y a donc un certain mythe à acheter de « l’électron vert » (via le mécanisme dit des « garanties d’origine »). Pour autant, les choix des villageois ne sont pas neutres pour la transition énergétique. Plus ils se porteront sur des électrons verts, plus rapide sera la transition vers un système énergétique bas carbone.

Et la suite de la BD ?

Dans le deuxième épisode, apparaît un nouveau personnage : « la fée RTE ». En contrôlant le méga réseau de pailles qui raccordent entre eux les différents chaudrons, cette fée opère une sorte de miracle permanent. Elle permet de maintenir stable le niveau de la soupe dans les chaudrons, malgré les fluctuations de la demande (l’heure de pointe entre 19 et 20h) et les aléas pesant sur les producteurs.

Tous les acteurs de la BD étant désormais en place, Zoé va ensuite nous expliquer comment fonctionne ce marché de l’électricité. Souvent, les étudiants ont du mal à assimiler ces mécanismes. Des trucs d’ingénieurs, assez obscurs pour le commun des mortels. Zoé est elle-même ingénieure. Mais ses talents graphiques nous rendent les choses bien plus claires et même amusantes.

Les 9 épisodes de « A la louche »

Une fois achevé ces neufs épisodes, les marchés de l’électricité n’ont plus de secret pour le lecteur. Mais l’électricité n’est qu’un vecteur énergétique qui s’intègre dans un système plus global. Cerise sur le gâteau, « A la louche » nous propose un hors série sur les métamorphoses du système énergétique. Je vous présenterai ce hors série dans un prochain article du blog. D’ci là, n’hésitez pas visiter le site de Zoé pour consulter l’ensemble de sa production.

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  • Visiter le site de ZOE pour retrouver l’intégrale de « A la louche » : ICI
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