E… Comme Empreinte carbone

Pour réduire l’empreinte carbone, il convient de correctement la mesurer
Définition
  • « Volume d’émission de CO2 associé à l’ensemble des activités d’une personne ou d’une autre entité (…) L’empreinte carbone inclut souvent les émissions des autres gaz à effet de serre (…) Plutôt que les émissions de gaz à effet de serre résultant de la production, l’empreinte carbone mesure les émissions résultant de la consommation » (Encyclopédie en ligne Britannica, consultée le 7 mai 2021).
  • Dérivée de la notion d’empreinte écologique introduite par les chercheurs William Rees et Mathis Wackernagel de l’université de Colombie Britannique, l’empreinte carbone vise à mesurer l’impact de l’ensemble de nos activités sur les émissions de gaz à effet de serre. On peut la calculer à l’échelle d’un individu, d’une entreprise ou d’un pays.
Mesurer l’empreinte à l’échelle microéconomique

A l’échelle individuelle, chacun peut mesurer son empreinte carbone grâce à des calculateurs convertissant ses actes quotidiens (se loger, se déplacer, se nourrir,..) en émissions d’équivalents CO2. En France, le calculateur de référence est celui développé par l‘ADEME en lien avec l’association Bilan Carbone.

Pour les entreprises, on distingue classiquement trois périmètres pour calculer l’empreinte carbone en utilisant l’anglicisme « scope » :

  • Scope 1 : Ensemble des émissions de GES produites dans le périmètre direct de l’entreprises (énergie utilisée sur site, process, cantines, etc.) ;
  • Scope 2 : émissions du scope 1 plus celles résultant de l’énergie fournie par un réseau électrique ou de chaleur dont les sources d’émission sont externes à l’entreprise ;
  • Scope 3 : émission des scopes 1 et 2 plus l’ensemble des émissions induites à l’amont (fournisseurs) et à l’aval (usage des produits).
Source : GHG Protocole

Par construction, l’empreinte carbone des scopes 2 et 3 est toujours supérieure à celle du scope 1. Pour passer de l’échelle micro à l’échelle macro, on peut agréger les émissions du scope 1. En revanche, il est impossible d’agréger celles des scopes 2 et 3 car cela conduirait à multiplier les doubles comptes. Il faut donc utiliser une méthode différente pour calculer l’empreinte carbone des pays.

Mesurer l’empreinte carbone à l’échelle macroéconomique

La méthode de référence pour calculer les émissions de GES d’un pays repose sur une approche territoriale : les inventaires nationaux de GES calculent l’ensemble des émissions générées par les activités économiques à l’intérieur des frontières. En France, le CITEPA est en charge de l’établissement de cet inventaire qui est réalisé chaque année et permet de suivre la réalisation des engagements climatiques du pays.

Par construction cet inventaire ne tient pas compte des émissions indirectes, incorporées dans les importations, mais inclut celles liées à la production de biens et services exportés. L’empreinte carbone d’un pays s’obtient en ajoutant aux émissions territoriales les émissions incorporées dans les importations et en retranchant celles des exportations.

Deux organismes internationaux, l’OCDE et le Global Carbon Budget, calculent ces empreintes pour le seul CO2 (hors changement d’usage des sols). Ces calculs n’ont pas la même robustesse que les données d’inventaire. Pour la majorité des pays développés, l’empreinte de consommation dépasse les émissions territoriales mesurées par l’inventaire national.

Au sein de l’Europe, la France est l’un des pays, avec le Royaume-Uni, à avoir un écart élevé entre son empreinte carbone et ses émissions territoriales. En Allemagne l’écart entre inventaire et empreinte est plus faible et il s’inverse même en Pologne. Cela tient aux différences de spécialisation industrielle et de mix énergétique des pays.

En France, les services statistiques calculent l’empreinte carbone nationale pour les trois principaux gaz à effet de serre (CO2, CH4, N2O). Du fait de la complexité des calculs, les révisions sont importantes. Ainsi, pour l’année 2018, une première estimation à 11,5 tonnes d’équivalent CO2/habitant a été donnée. Un chiffre repris dans un rapport du Haut Conseil par le Climat. Ce chiffre a été ramené à 9,7 tonnes et il est probable que le chiffre définitif sera voisin de 9 tonnes. Malgré ces correctifs, nombre d’observateurs restent convaincus que l’empreinte carbone du pays dépasse 11 t/hab. et qu’elle continue d’augmenter alors même qu’elle recule depuis 2005.

Pour aller plus loin :

Noelle Eckley Selin, Carbon Footprint, Encyclopédie Britannica.
Pierre Friedlingstein & alii, Global Carbon Budget, (édition 2020 : consultable ICI)
Christian de Perthuis, Les trois thermomètres de l’action climatique, The Conversation

Calculer son empreinte carbone à partir de la méthode ADEME/Bilan carbone : ICI

Consulter le calcul de l’empreinte carbone de la France sur le site officiel : ICI

Voir nos deux articles sur l’empreinte carbone :

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