On a beaucoup parlé du prix du gaz et de l’électricité. Moins de celui des produits agricoles. En termes réels, l’indice FAO des matières agricoles s’approche du pic historique de 1973. Cette tension profite à certains mais risque d’aggraver la situation alimentaire des pays moins avancés.
En Septembre, l’indice da la FAO tout produit confondu progresse à nouveau de 1,2%, soit +33% en un an. Toutes les composantes de l’indice sont en augmentation, à l’exception de l’indice des produits carnés qui reste stable sous l’effet de la détente des cours du porc consécutif à l’amélioration des conditions sanitaires dans les élevages chinois.
La tension est particulièrement sévère pour les céréales à paille et les produits oléagineux qui jouent un rôle majeur dans l’approvisionnement alimentaire mondiale. Elle reste plus modéré sur les produits laitiers et le sucre.
Ce renchérissement bénéficie aux grands opérateurs internationaux et aux producteurs des pays développés. Ils accentuent les difficultés d’approvisionnement des populations les plus pauvres, y-compris dans les zones rurales où la majorité des familles sont devenues acheteuses nettes de denrées alimentaires. Seul point positif dans ce tableau : le marché du riz échappe pour l’instant à ces tensions multiformes en raison des bonnes récoltes en Asie.
Au-delà de l’horizon conjoncturel, la tension des marchés agricoles, assez récurrente depuis une quinzaine d’année, pose la question de l’impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire mondiale et de ses implications géostratégiques. Un point que je serai amené à approfondir dans les jours qui viennent pour une analyse plus complète réalisée à la demande du site universitaire The Conversation.
Christian de Perthuis 