Ukraine : les enjeux sont aussi agricoles

Chronique, parue dans Les Echos du 15 mars 2022

La guerre en Ukraine a provoqué une interruption des exportations ukrainiennes et russes de grains. Les cours des céréales et des oléagineux ont crevé leurs plafonds historiques. Dans les Echos du jour, ma chronique revient sur les enjeux agricoles et alimentaires de la guerre en Ukraine.

L’escalade des prix agricoles ne se répercute pas aussi rapidement que celle de l’énergie sur les prix à la consommation. Mais une fois dans les tuyaux, elle pèse bien plus lourd dans les prix de détail. En France, l’alimentation (hors boissons alcoolisées et restauration en dehors du foyer) pèse deux fois plus que l’énergie dans le budget des ménages. Dans les pays moins avancés, elle représente généralement plus de la moitié du budget des familles.

Risques de pénurie

Le renchérissement des produits de base va aggraver la faim dans le monde si des mesures très rapides ne sont pas prises : soutien financier pour éviter que la facture alimentaire ne déstabilise les balances des paiements ; accroissement de l’aide alimentaire d’urgence ; surveillance accrue du fonctionnement des marchés mondiaux pour contrer les dégâts potentiels des comportements stratégiques des exportateurs.

A très court terme, les stocks devraient permettre de trouver des substituts aux livraisons bloquées dans les ports de la mer Noire, mais cela ne va pas durer longtemps. Les stocks mondiaux de maïs et d’oléagineux sont bas et les semis de printemps en Ukraine vont être perturbés par la guerre. Pour le blé, dont les stocks sont plus élevés, c’est pratiquement le tiers des exportations mondiales qui est en jeu. En cas de prolongement du conflit, les risques de pénurie physique ne peuvent être écartés.

Agroécologie

A plus long terme, ce drame doit nous interroger sur le fonctionnement du système alimentaire mondial. La spécialisation croissante des modèles agricoles exportateurs a des coûts environnementaux croissants. Elle accroît la dépendance des pays importateurs qui, bien souvent, négligent le développement de l’agriculture vivrière et les modèles plus résilients basés sur l’agroécologie.

Lire l’article dans Les Echos

Lire le dossier paru dans The Conversation

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