Que faire des superprofits des pétro-gaziers ?

Les Echos du 14 février 2023

Le débat sur les superprofits des pétro-gaziers devrait porter sur l’utilisation de la rente pétro-gazière qui ne devrait pas être réinvestie pour le prolongement de l’usage des énergies fossiles. Ma Chronique dans Les Echos.

Les chiffres tombent les uns après les autres : 36 Mds de dollars de profit pour TotalEnergies, 42 Mds pour BP, 56 Mds pour ExxonMobil,… Au total les « super majors » du pétrole et du gaz vont dégager quelques 150 Mds de dollars de résultat au titre de l’année 2022. Si on ajoutait les résultats des compagnies nationales, cela ferait beaucoup plus !

Ces montagnes d’argent ne reflètent pas un progrès dans la conduite des entreprises, mais simplement l’accroissement des rentes tirées de la hausse du prix du pétrole et du gaz. Ces profits vont permettre des distributions généreuses de dividendes : ExxonMobil a déjà annoncé qu’il distribuerait 35 Mds à ses actionnaires cette année et l’an prochain. Ils devraient conduire à une hausse des investissements d’exploration-production pour la troisième année consécutive depuis le point bas de 2020.

L’économie de la rente pétro-gazière se porte bien. Elle réinvestit massivement pour prolonger son existence. En France, elle pourrait même utiliser une partie de la manne pour subventionner les ventes de ses carburants fossiles. Un comble. Sous l’angle climatique, on marche sur la tête et les débats sur la taxation des superprofits sont restés lettre morte. Pour répondre correctement aux enjeux climatiques, il faudrait, en l’absence d’une tarification carbone généralisée, taxer les superprofits pétroliers suivant une règle simple.

L’assiette de l’impôt devrait être la part des superprofits non réinvestie dans les énergies renouvelables ou le captage et stockage du CO2. Si les rentiers du gaz et du pétrole réinvestissent leurs dollars dans la transition bas carbone, ils seraient donc exonérés. Et pour la partie taxée, à quel taux devrait-on fixer l’impôt ? La réponse nous est donnée par les scénarios de l’Agence Internationale de l’Energie. Pour viser le net-zéro en 2050, il faut cesser aujourd’hui tout investissement nouveau dans le pétrole et le gaz. Le taux de l’imposition devrait donc être de 100%.

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