Entre le début de l’épidémie et le 10 mai, le COVID a coûté la vie à 3,3 millions de personnes dans le monde d’après les décomptes officiels. Le dossier publié cette semaine par The Economist évalue le nombre réel de décès entre 7 et 13 millions. Le chiffre médian est donc de 10 millions : trois fois le décompte officiel.
- Dans les pays riches, la sous-estimation est limitée : on retrouve l’estimation de The Economist en multipliant les données officielles par un facteur 1,14 ;
- Dans les pays intermédiaires, l’écart est souvent nettement plus élevé. En Russie, il faut par exemple multiplier les « morts officiels » par un facteur 5,1 ;
- Dans les pays moins avancés, les données démographiques et sanitaires sont rares et peu concordantes. Les marges d’estimation sont très larges. C’est là que la sous-estimation est la plus forte. D’après The Economist, il conviendrait de multiplier par 14 les décomptes officiels de l’Afrique au sud du Sahara ;
- A contrario, l’étude confirme le nombre très bas de victimes dans des pays d’Asie de l’est comme la Thaïlande ou la Malaisie.
Comme le rappelle l’article, les estimations ne sont pas des substituts aux données. Il convient donc de mettre des moyens pour améliorer la connaissance des facteurs de mortalité dans tous les pays. Non pas pour alimenter des visions macabres ou catastrophiques, mais pour améliorer les réponses collectives permettant de renforcer la résilience face aux menaces globales : Les risques sanitaires, bien sûr, mais également les risques climatiques et ceux résultant de l’affaiblissement de la biodiversité.
Lire l’article de The Economist : ICI
Lire la méthodologie utilisée pour le dossier : ICI
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Christian de Perthuis 