
La FAO a publié le 8 juin son rapport biannuel sur la situation alimentaire dans le monde. C’est le document le plus complet permettant de comprendre les impacts de la guerre en Ukraine sur la situation alimentaire mondiale. Retenons cinq points.
- Le blocage des exportations de grain (et d’huile de tournesol) de l’Ukraine a provoqué un renchérissement des cours de l’ordre de 30% pour les oléagineux et de 60 % pour le blé.
- A court terme, les stocks mondiaux permettent de faire face à ce déficit, mais le problème crucial est le coût des céréales et des oléagineux qui alourdit fortement la facture alimentaire des pays en développement, les plus gros acheteurs de produits alimentaires de base.
- La prolongation du conflit va provoquer une baisse de l’ordre de 40 % de la prochaine récolte de blé en Ukraine, ce qui va peser sur le bilan céréalier global de la prochaine campagne. Comme le département d’Etat américain pour l’agriculture (USDA), la FAO anticipe un recul de la production céréalière et des stocks disponibles au plan mondial.
- Le conflit impacte également l’agriculture en renchérissant le coût des engrais, directement lié à celui des énergies fossiles. La Russie est, avec la Biélorussie, un acteur majeur de ce marché au plan mondial.
- En l’absence d’une action coordonnée au plan international sur les stocks, les réactions des pays exportateurs freinant ou interdisant leurs exportations (Inde, Indonésie, Russie, Argentine, …) aggravent la tension sur le marché international.
La poursuite de la guerre risque donc d’aggraver la situation alimentaire dans un grand nombre de pays moins avancés. Par ailleurs, la position très forte de la Russie sur le marché mondial du blé et des engrais lui donne une puissance de nuisance tout à fait considérable.
Lire le rapport de la FAO : ICI
Lire l’analyse publiée dans The Conversation : ICI
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