
Le bilan est sans appel : la France est le seul membre de l’Union européenne a ne pas atteindre ses objectifs en matière d’énergie renouvelable. Son pic d’investissement en la matière date de 2010… Trois types de barrière devront être levés pour sortir de cette situation.
La barrière administrative est connue de tous ceux qui ont eu l’occasion de s’aventurer dans un projet dans ce domaine. Pour l’essentiel, la loi visant à accélérer sur le renouvelable sera la énième tentative de simplification et d’accélération du traitement des dossiers par les administrations concernées. C’est bien, mais pas suffisant.
Déficit de capacité de mise en oeuvre
La seconde barrière est économique. Le déploiement des énergies renouvelables repose sur un investissement initial élevé et des coûts d’exploitation proches de zéro. Les investissements concernent les installations de production et ceux requis pour leur intégration dans les réseaux.
Ils sont devenus très rentables, mais la capacité de mise en oeuvre ne suit pas : pas de champion national porteur à l’instar d’Iberdrola et Enel chez nos voisins méditerranéens ou des équipementiers nordiques sur l’éolien ; insuffisance patente des investissements dans les infrastructures de réseau et de stockage ; problème d’insuffisance de main-d’oeuvre qualifiée.
Les limites du « en même temps »
La troisième barrière est politique. Il faut clairement trancher sur les places respectives du renouvelable et du nucléaire dans le mix énergétique de demain. Pour continuer à produire de l’électricité décarbonée, le parc nucléaire existant a un besoin d’investissement de l’ordre de 55 milliards d’euros d’après EDF. Lancer une seconde génération de six EPR aurait un coût au moins équivalent.
Sur le renouvelable, il faudrait investir de l’ordre de 15 milliards d’euros par an pour les outils de production et autant dans les réseaux et le stockage. On ne pourra pas tout faire « en même temps », suivant la formule consacrée. Il faudra arbitrer entre les milliards du nucléaire et ceux du renouvelable.
Si l’on suit le scénario N03 avec le plus de nucléaire de RTE, ce qui est l’annonce du Président de la République, 14 EPR2 seraient à construire d’ici 2050 pour 121,7 milliards d’euros selon les estimations d’EDF (soit un coût unitaire de 8,6 milliards d’euros par réacteur), et comme vous le dites selon EDF le parc nucléaire existant a besoin d’un investissement de 55 milliards d’euros soit au total 176,7 milliards d’euros pour le nucléaire.
Néanmoins, dans ce scénario N03, il a aussi besoin du renouvelable, car le mix est 50 % nucléaire 50 % renouvelable.
Sur le montant de 15 milliards par an pour le renouvelable et autant pour les réseaux et le stockage, je suppose qu’on est sur ce même scénario N03, donc sur 25 ans cela ferait en tout 30 milliards x 25 ans = 750 milliards d’euros pour les renouvelables électriques ? Cela me parait beaucoup…
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